Une affaire d'art et de culture : Cécile Duret-Masurel

Pour Cécile Duret-Masurel, il est question de rester prosaïque face aux figures imposées du jargon culturel ; l'important est et demeure l'accès aux arts et aux cultures, avant tout. En s'intéressant moins au moyen qu'aux retombées dans le quotidien.

Avec ce néon rouge pointé vers le ciel, illustrant parfaitement le concept de diffraction et d’incidence de la lumière, la Direction régionale des affaires culturelles fait dans la métaphore. Puisqu’il est aussi et surtout question de diffractions et d’incidences des arts et des cultures pour toutes et tous, lors de cet entretien avec Cécile Duret-Masurel.

L'art de faire mouche

Parler au cœur autant qu'aux méninges : la culture est l'affaire d'une expérience sensible, pour toucher le public au plus près. Une vision appuyée par Cécile Duret-Masurel et Michèle Guillossou notamment, ici en vidéo.

Cette fonctionnaire est « conseillère éducation artistique » et à ce titre, fait le pont des arts vers les enseignements, notamment avec l’Université de Nantes. Il est 18h ; en ce mois de novembre, les dossiers s’empilent sous une peinture abstraite un peu penchée. Alors qu’il est question d’évoquer le rôle que peut jouer un partenaire de longue date, comme l’est la Direction Culture et Initiatives, on brosse un tableau qui, au départ, paraît bien simple.

Interroger les pratiques contributives

38000 et étudiants, et une mission de service public : l’accès de toutes et tous à la culture. Le chantier, en réalité beaucoup plus complexe, est ici de profiter de la fréquentation des campus pour injecter par petites touches des propositions artistiques qui ne feraient pas parti du quotidien des étudiants. De présupposer un public captif, pour en faire un public actif. Ce serait oublier la haute volatilité d’un public de passage, aux pratiques mouvantes. D’où une question posée à une experte des politiques culturelles : est-ce que les pratiques contributives, autrement estampillée « création partagée » sont réellement partageuses ? Deuxième interrogation, sont-elles à encourager pour développer la pratique artistique de toutes et tous ?

Des créations partagées

Les politiques culturelles intègrent la dimension du « faire-ensemble ». L'artiste, au contact des publics, est amené à faire participer à l'œuvre pour faciliter l'accès à la culture. Exemple en vidéo avec « Artagion » en pharmacologie.

Dans les faits, la contribution n’est qu’un rouage d’une mécanique plus complexe ; trop souvent utilisée à tort et à travers pour justifier d’un projet « citoyen » – et subventionné – le terme risquerait d’être galvaudé. La DRAC, aussi garante de la place de l’artiste dans la société, a franchit le pas depuis des années, en allant à la rencontre d’artistes créant avec les publics ; pour autant, cette dimension n’est pas aujourd’hui systématiquement encouragée ; cette nuance apportée par Cécile Duret-Masurel témoigne d’une mise en perspective de la politique culturelle de l’Université de Nantes, beaucoup plus volontariste sur le fait d’intégrer les publics dans le processus de l’élaboration de l’œuvre, en appelant à la « démocratie culturelle ». Comme Cécile Duret-Masurel le souligne, il serait aussi question de rester « prosaïque » et de focaliser le travail sur l’action culturelle, ici entendue par la médiation culturelle.

Il est aussi question de faire société

Rendre actif, contributeur voire acteur : les politiques culturelles souhaitent émanciper les publics. Jusqu'où ? Un exemple en vidéo ici avec une ouverture vers la gouvernance culturelle avec Cécile Duret-Masurel et nos invités.

En cela, la vision portée par la DRAC et l’Université de Nantes se rejoignent. Sur cette mission d’intérêt public qu’est la diffusion de l’art et de la culture. En n’omettant pas les particularités d’un artiste, d’un étudiant ou de publics plus hétérogènes dans le parcours d’une œuvre : sa création, sa monstration et sa conservation pour forger d’autres terrains d’une culture commune. C’est aussi dans ce sens de soutien à l’expérience artistique, cet encouragement du pas de côté qu’aujourd’hui, l’état, par sa délégation régionale, participe au laboratoire artistique ouvert mené par la Direction culture et initiatives.