L'action culturelle en action : Lucie Charrier et Vanina Andreani

Lucie Charrier et Vanina Andreani composent avec l'action culturelle du FRAC. Une institution pivot de la politique culturelle de l'Université de Nantes.

Le Fonds régional d’art contemporain participe à la politique culturelle de l’Université de Nantes. Pour que l’art vive hors les murs. Ceux de la Fleuriaye, où se passe l’entretien avec Vanina Andreani, chargée de la diffusion du fonds, et Lucie Charrier, attachée au développement des publics.

Donner du sens

Pour le FRAC, l'action de l'Université est essentielle pour se loger dans les interstices. Ceux depuis lesquels chacun se sent libre de créer et inventer. Une approche sensible que partagent nos interviewés.

Au fond du petit chemin de terre, un monolithe se dresse face au public : le FRAC. Si l’accessibilité est sans doute une variable très subjective, il est sans doute plus difficile de penser que l’on vient au Fonds régional d’art contemporain par hasard. Encore moins en ce début de matinée, pendant que certains s’affairent à la préparation d’une exposition, et que des ouvriers s’assurent de la sécurité incendie du lieu. L’entretien se passe là, dans la grande bibliothèque aux références à faire envier n’importe quel étudiant en histoire de l’art. Là, où l’on invente justement les possibles d’une action culturelle exigeante et contributive.

De l’avantage du triangle

L’avantage d’un triangle est d’avoir trois points de référence, trois appuis depuis lesquels composer. Ce triangle est d’ailleurs la figure géométrique retenue par la Direction culture et initiatives de l’Université de Nantes pour penser un projet artistique. Et dans ce triangle, associant la recherche, les publics et l’artistique, le FRAC tient justement une place de choix, à mi-chemin entre la production des résidences artistiques et ce rôle précieux d’œil externe – tout en connaissant bien les rouages de l’institution – pour donner vie à des propositions singulières. La dernière en date est d’ailleurs un sujet qui revient à plusieurs reprises pendant l’entretien filmé : la présence cette année de Magali Babin, artiste, au contact des étudiants en quatrième année de pharmacologie. La proposition : une unité d’enseignement associée à cette artiste, pour trouver des modes esthétiques de représentation des virus.

La pharmacopée de l'art

Avec  « Artagion », le FRAC et l'Université invitent une artiste en résidence. Pour réinventer la manière de parler des virus dans ses études.

Artiste et chercheur en recherche de représentation

Cette proposition n’est pas non plus la première. Déjà, Lucie Charrier et Vanina Andreani composaient avec l’Université de Nantes des propositions d’ateliers, de résidence, plus largement de lien à tisser entre les métiers de la recherche et les pratiques contemporaines.

En amenant au premier plan deux constats simples. L’art est un vecteur de représentation du monde qui amène des réponses esthétiques aux quotidiens et l’artiste, comme le chercheur, sont tous deux dans un processus de recherche, d’aller-retours entre la proposition et la finalité : diffuser un savoir, ou une représentation du monde. Cela se vérifie d’ailleurs, lorsqu’on assiste aux séances finales en pharmacologie. La dizaine de participants ne cesse de revenir sur le nom donné à leurs productions, en cherchant les interprétations possibles, notamment avec l’oreille attentive de Vanina Andreani. Le FRAC est ici en position de pivot, d’accompagner ce pas de côté qui vient enrichir la discipline universitaire pour s’emparer de questions esthétiques.

Un pas à pas de côté

Les yeux et les oreilles de la culture à l'Université cherchent sans cesse des nouveautés. Souvent, le pari est pris de faire un pas de côté face aux contraintes attendues. En détails dans les propos des chargés d'actions du FRAC et de nos interviewés.

Un travail de longue haleine, pour un défi continu. Celui d’associer l’art aux pratiques de publics ne fréquentant pas forcément les institutions culturelles. Aussi pour faire de l’artiste ce miroir déformant, renvoyant par la création des bouffées d’air frais à des préconçus sur l’art contemporain et son hermétisme latent. Ici, rien de tout ça, plutôt deux femmes – Lucie Charrier et Vanina Andreani – en prise direct avec les réalités étudiantes.

La bouffée d'art

La culture se construit avec les publics, dont les étudiants. Sans eux, on ne pourrait parler de culture commune. Tous nos interviewés appuient cette réalité en vidéo.