Créer un vaisseau de rencontres : Alice Anberrée

Récemment docteur en gestion, Alice Anberrée accompagne par la recherche-action le projet culturel de l'Université. En œil extérieur, elle étudie les particularités du modèle dessiné par Danielle Pailler.

Elle a construit un vaisseau. Tout du moins l’a conceptualisé. D’ailleurs, Alice Anberrée est depuis peu docteur en gestion, et plus particulièrement en ce qui concerne les politiques culturelles. D’où un lien étroit avec les réalisateurs du projet culturel porté par Danielle Pailler pour la Direction culture et initiatives. Qu’elle analyse comme un « vaisseau de rencontres ».

“ Ce vaisseau de rencontres est une représentation qui fait sens quand on parle de cultures à l’Université ”

Le travail mené par Alice Anberrée est d’ailleurs précieux pour mettre en perspectives les orientations données par l’Université à son projet culturel. En choisissant quatre terrains d’études pour réaliser sa thèse, cette jeune chercheuse a su mettre à jour des enjeux prégnants, riches d’enseignements sur ce qu’elle aime à appeler les « vaisseaux de rencontres », notamment celui de la DCI. Ce vaisseau de rencontres est une représentation qui fait sens quand on parle de cultures à l’Université. Ce vaisseau chargé d’agréger en son bord les publics, les artistes et l’institution vers une « démocratie culturelle ».

Les ouvertures du projet culturel

Alice Anberrée revient en détails sur la somme des médiations d'un projet culturel ouvert, en croisant ses propos avec ceux de l'équipe de la Direction culture et initiatives. L'addition en vidéo.

Autrement dit, pour cette gestionnaire, il est d’abord question d’étudier l’inclusion des publics dans ce qui constitue une politique culturelle. Du public spectateur aux propositions se voulant émancipatrices, tendant vers toujours plus de contribution des participants, des individus dont les chemins peuvent croiser ceux dessinés par la culture. Ici, elle est donc un outil au service du bien commun, ce concept alliant la culture commune d’un territoire de vie – comme l’Université – et les cultures extérieures pouvant y trouver un espace d’expression. On reconnaît d’ailleurs la bonne marche d’une démocratie à sa capacité à vivre avec les franges les moins représentées, ces cultures qui ne seraient pas celles de l’institution, mais qui peuvent déployer en son sein une légitimité nouvelle.

“ On reconnaît d’ailleurs la bonne marche d’une démocratie à sa capacité à vivre avec les franges les moins représentées ”

Cette souplesse d’ailleurs essentielle pour Alice Anberrée, serait garante d’une injonction complexe mais urgente dans la « survie » d’un projet culturel. L’injonction reposant sur une porosité à conserver. Il s’agit d’éviter le confort d’une gestion des publics ronronnante, tout en assurant une identité suffisamment claire et singulière pour attirer de nouveaux électrons à cet atome, la culture. Une mission centrale pour l’Université, devant composer sans cesse avec des étudiants de passages, et donc devant répondre d’une direction culturelle tout en embrassant les réalités mouvantes d’associations créées puis abandonnées, de ressources sur le territoire elles-mêmes en fragilité économique ou humaine. Ce renouvellement doit donc être au centre de la recherche-action menée depuis 9 ans.

Apporter sa pierre à l'édifice

Contribuer à la politique culturelle de l'Université, un possible pour Alice Anberrée. Alors pour vivre ensemble, faisons ensemble ? Détails en vidéo.

Cette même recherche-action continue dans les ateliers de découverte, autre sujet d’études d’Alice Anberrée. Elle s’attache à déterminer la perception de l’offre des propositions culturelles et artistiques auprès des étudiants. Un rôle ici consultatif donc, pour réduire le fossé entre la vision d’une politique universitaire et l’adhésion, ou non, de son public cible. En cela, il faut voir les prémisses d’une considération plus vaste, qui germe actuellement dans les esprits de la politique culturelle : donner un rôle plus large, et plus seulement consultatif aux publics pour définir communément ce qui constitue la culture à l’Université de Nantes.