Concrètement, il s’agit pour cette experte des professions artistiques de reconsidérer la chaîne de production classique d’une œuvre : l’artiste réalise, l’institution valide, les publics essayent de comprendre, par l’intermédiaire de l’action culturelle. Elle, préfère associer dès le départ artistes, institutions (qui sont aussi des décideuses financières) et publics. Tantôt en partageant la création même avec les publics, tantôt en créant la médiation sans intermédiaires supplémentaires que ceux nécessaires à l’œuvre. Ce n’est pas une si petite évolution que ça.
Se pose la question de la place de l’artiste dans la société civile avec Marina Pirot. À commencer par sa dépendance certaine aux institutions publiques – aussi bien les Directions régionales des affaires culturelles que l’Université de Nantes dans notre exemple – et donc, son rôle de création dans un cadre donné. Ce qui pourrait faire de lui un prestataire, le rapprochant de la communication. Or, pour Marina Pirot, créer avec l’institution et les publics dépasse la simple commande : il en irait davantage d’une « aventure », faite de dérive et d’espaces pas si normés, pour voir éventuellement apparaître une résultante artistique. Ce qui n’est sans doute pas facile à « vendre » à des publics, comme des commanditaires éloignés de l’art, préférant la limpidité d’une communication bien faite.