La pensée prisme : Danielle Pailler

La médiation culturelle : cette valeur cardinale est la colonne vertébrale du projet de politique culturelle de l'Université de Nantes. En associant artistes, chercheurs et étudiants, la vice-présidente culture modèle une ambition, et une innovation pour l'Université de Nantes.

Ses prises de note sur le petit carnet marron résument à elles seules la pensée en arborescence de Danielle Pailler, chercheuse. Elle est rattachée pour le titre à l’Institut d’économie et de management de l’Université de Nantes. Car pour le reste, cet électron libre a de la suite dans les idées. À commencer par un engagement au sein de la présidence universitaire, en tant que vice-présidente « culture et société », depuis 2008. Une expérience non-renouvelée pour les élections de 2016 ; reste un solide bilan d’un projet culturel façonné avec l’humain comme moteur, et l’expérimentation comme modèle.

Qu'allons-nous faire ensemble ?

Depuis 2008, Danielle Pailler et l'équipe de la Direction culture et initiatives façonne un projet singulier en misant sur le collectif, et l'aventure. Exemples en vidéos.

La démocratie culturelle

C’est bien simple : tout est à construire, tout le temps avec Danielle Pailler. Une manière d’approcher les objets culturels et artistiques qui empêche une posture attentiste, ou peu généreuse. Ici, le capital de départ c’est l’humain, la contribution de toutes et tous à un projet de culture qui veut incarner la « démocratie culturelle », élément qui revient dans les explications de cette chercheuse. Cet engagement réel dans une culture partagée, et construite par toutes et tous, résume assez bien la volonté de faire corps avec des campus composites et hétérogènes.

Tout est à construire, tout le temps

Pour Danielle Pailler, il faut ouvrir, en permanence. Rendre possible et laisser la place à ce à quoi nous n'avions pas encore pensé. Résultat : une politique culturelle, qui depuis 2008, voit naître des inventions à retrouver en vidéo.

Lorsque Danielle Pailler accède à la vice-présidence culture, la mission est large. Il s’agit de s’appuyer sur un passif développé, avec notamment la présence du Théâtre Universitaire, pour faire de l’Université une institution culturelle avec des valeurs, et un projet. En misant moins sur l’Université en tant qu’une masse de publics, mais plutôt des ensemble d’individus désirant partager les arts et les cultures, il s’agit de conceptualiser, penser, et vérifier par une recherche indissociable de l’action, ce qui peut créer des liens à l’échelle de l’Université.

Ouvrir sans cesse

Ainsi sera développée la direction « culture et initiatives », cette tête chercheuse qui propose aux personnels comme aux étudiants d’expérimenter les arts et les cultures dans le quotidien. Aux côtés de Laurent Hennebois, les propositions voient le jour : résidences d’artistes, interventions dans les cours, création des importantes « unités d’enseignement et de découverte », permettant à chacun de s’essayer au théâtre, au reverse graffiti ou au journalisme. On ouvre, sans cesse, ce qui est possible de réaliser à l’Université. Avec cette volonté de prendre corps avec le territoire – l’envie fait le reste.

Faire avec les forces en présence

Écrivains, poètes, plasticiens ou journalistes : tous sont appelés à croiser les chemins de la Direction culture et initiatives pour créer avec les étudiants. Des illustrations de ces collectifs en vidéos.

La reconnaissance du travail mené amène la chercheuse à revenir sur des terres bien connues. Celles qui croisent l’Atlantique et la Méditerranée, le Maroc. Où, en 2014 elle préside au côté de sa consœure Nadia Bouqallal, un dialogue d’entre deux rives sur ce animent ces chercheuses : la médiation culturelle.

Penser la médiation culturelle

L'enjeu fondamental de Danielle Pailler est de penser les médiations culturelles, sans préconçus. En amenant, dès que c'est possible, les croisements entre artistes, publics, chercheurs.

Cette médiation qui pense le rapport aux publics comme enjeu de départ d’un projet culturel d’envergure. Et qui en profite pour remiser certaines notions surannées, notamment celle du « non-public ». Elle aime d’ailleurs rappeler que « la culture n’est peut-être qu’enchaînement de médiations », mais aussi de rencontres fructueuses, qui donnent des perspectives à ce bien commun, essentiel d’une politique universitaire : la culture.

Tous contributeurs, et tous publics

Le but de la médiation culturelle : casser les barrières, abolir les frontières entre ceux qui font, et ceux qui regardent. Une vision partagée par les artistes et les intervenants en interview.